Avec sa gueule d’ange tombé du train-nuit
il parcourt l’époque à voix nue
comme un bout du plat pays
lancé par monts et par vaux
jambes nerveuses il arpente les vers
crapahute au fil de sa prosodie
son corps tangue dans les virages
pris au vertige de la vitesse
vire-vire de la langue
nous ébouriffe au passage
jusqu’à heurter un mot plus grand que soi
aube ou amour
c’est pareil ça commence
et c’est un autre vertige
une plongée dans la lumière
qui le fait rougir
comme une fille dit-on
mais les poètes sont filles et garçons
iels ne craignent rien tant que la bien-pensance
qui ne panse rien justement
surtout pas les blessures que l’homme fait à l’homme
alors iels marchent courent dansent
le poème balsamique
pour adoucir nos maux
A Aurélien Dony (Train-nuit)
Hyères 8 mai 25
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