La mariée fait une fleur étrange dans le pré

sa main relève sa corolle

rendue rigide par un fil d’acier

traque des brins sur le blanc immaculé

il n’y a pas d’herbe dans l’album

juste la tache lumineuse de l’étoffe autour d’un corps

que le photographe a ajusté dans le cadre

selon des lignes strictes

cette jambe par exemple qui suit le pli très droit du pantalon

s’ils s’embrassent

c’est pour rapprocher leurs fronts en ogive

le baiser n’est pas mouillé

eux les regardent

dans l’ombre vivante d’un vaste cerisier

l’eau de l’étang tout près

rafraîchit leur corps un peu moites

de cette chaleur et de la promenade

spectateurs paisibles à l’ancre de leur amour

ils composent une image cachée

dans l’ombre complice du cerisier

pour Charlotte et Bruno

26 août 2016

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