regarde

toutes ces filles pendues aux grues

leurs chevelures s’étirent en constellations

bien visibles de ceux qui disent

ne pas pouvoir les regarder

ne pas pouvoir

regarder

le corps d’une femme

le vent souffle et disperse

toutes les chevelures les corps

se fondent dans le cosmos

les corps voyagent de galaxie

en galaxie épousent les courbes

de l’infini dansent

sur la corde du vide

leurs mains en balancier

équilibrent le silence

au-dessus des hommes tout en bas

courbés sous les imprécations

leurs doigts infirmes d’impuissants

crispés sur les tables de la loi

et les chevelures

regarde

s’allongent sans limite

enveloppent le monde

de leur résille

15 novembre 2023

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