J’ai rencontré Jean Monod en juillet 2000, un soir de récital au Festival de poésie des Voix Vives à Lodève, sa performance (dire la poésie sans le secours du livre, en la vivant) m’a durablement marquée. Lui-même se définit comme “Fabricant de textes et de quipus” (quipu = “noeud”, “compte” dans la langue des Incas). Il sera parmi nous pour un récital unique – à tous les sens du terme –

Vendredi 13 janvier 2023, 20h

chez Libra-Libra, 620 chemin de la porte st Jean, Hyères

Voici ce qu’on peut lire dans sa Préface à Dire la poésie :

“J’arrive à 81 ans comme un vieil enfant qui serait vaguement connu pour avoir été un universitaire dans une autre vie. En réalité, à 20 ans, j’écrivais de la poésie. Puis j’ai pris ma part d’activités professionnelles pour apprendre à connaître la société dans laquelle je vivais.

C’est sans livre sous les yeux – sans filet ­ – avec le risque assumé de tomber dans un trou de mémoire, qu’on doit se lancer dans le jeu périlleux de la dire.

Un artiste doit suivre sa propre voie – coûte que coûte. Il peut avoir des modèles ou des guides, mais pour ce qui est de sa propre voie, ce n’en est pas une si elle n’est pas unique, et lui seul la connaît.

Si la langue est son matériau, il doit suivre sa propre voie pour trouver sa voix. Une voie = une voix. C’est à condition qu’il se tienne à sa voie que peuvent lui venir les découvertes qui feront entendre ce que l’une et l’autre ont d’unique.

Je ne sais plus très bien maintenant comment j’entendais ce que j’écrivais à vingt ans, mais je me souviens très bien que je cessais de le comprendre dès l’instant où c’était écrit. Et cela a duré toute ma vie. Aussitôt écrit, aussitôt impénétrable.

Comme si j’étais assujetti à un sort plutonien régi par un arcane, où écriture = tombeau . Lieu du secret. On écrit ce qu’on ne peut pas dire.

J’ai commencé à apprendre à écrire à soixante-dix ans passés, avec la sensation de remonter un courant vers une source qui m’était restée cachée.”

Site : https://ani-mots.com/

Il sera rejoint pour cette soirée par le pianiste et compositeur Tristan Patrice Challulau que Liber Libra a déjà eu le plaisir d’inviter. Surprise donc !

Site : https://www.challulau.net/

Réservation nécessaire au 06 30 93 97 50 ou par mail albertine.benedetto@laposte.net

P.A.F 10 euros

Buffet partagé en compagnie du poète.

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