Une création de et par Ada Mondès, illustrée par Josette Digonnet : Liber-Libra a eu le plaisir d’accueillir cette « aventure sonore et graphique », en janvier 2020. Depuis, cette forme artistique mêlant poésie, musique et peinture continue à voyager mais à présent il est possible de se procurer le livre ! auprès de l’autrice ou aux éditions du Petit Véhicule https://lepetitvehicule.com/?s=Paisajes+cubanos
Une chanson populaire dit « pour se sentir cubain, il faut être né à Cuba » ; Ada Mondès rompt avec l’adage et c’est depuis son regard international qu’elle réussit une immersion peu commune, mélange foisonnant de rudesse de la vie quotidienne et de subtilité des paysages. Il suffit de nous laisser guider pour faire ce voyage poétique par-delà les frontières, invitation à faire l’expérience du songe, du manque, une possible fin du voyage, dans le dépouillement et les mystères insulaires. Un lieu où tandis que la vie s’écoule / nous chantons / entêtés d’amour.
EXTRAITS
sur la route au milieu des vieilles chansons
dans les paysages de Buena Vista Social Club
Alto Cedro – Marcané – Cueto – Mayarí
les vies les villages traversés
ces paroles toujours fredonnées jamais comprises
De Alto Cedro voy para Marcané
Llego a Cueto y voy para Mayarí
pays d’hibiscus et de militaires
des enfants aux rétines tatouées de palmier royal
des voix oxydées de tant de silence
les chevaux ramènent leurs morts à la maison
sobre el camino en medio de las antiguas canciones
en los paisajes de Buena Vista Social Club
Alto Cedro – Marcané – Cueto – Mayarí
vidas vías atravesadas
esa letra siempre tarareada nunca entendida
El cariño que te tengo no te lo puedo negar
Se me sale la babita yo no lo puedo evitar
país de hibiscos y militares
niños de retinas tatuadas con la palma real
voces oxidadas de tanto callar
los caballos traen sus muertos de vuelta al hogar
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un imán “Moscú” sobre la nevera
botellas de Pepsi o tuKola sobre la mesa
en las paredes fotos de los hijos migratorios
casas museos de objetos de “Afuera”
catálogo de sueños
posados sobre el hilo del horizonte
nunca encorvado
como un Cristo invisible
todos esos lugares donde no iremos
un aimant « Moscou » sur le frigo
des bouteilles de Pepsi ou tuKola sur la table
aux murs les photos des fils migrateurs
maisons musées d’objets de « l’Extérieur »
catalogue de rêves
posés sur le fil de l’horizon
qui ne ploie jamais
comme un Christ invisible
tous ces lieux où nous n’irons pas
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cliquetis des os chauffés à blanc
des béquilles plein le quartier
chevaux salés de l’amertume
les champs de canne à sucre
comme des cours de prison
le ventre arrondi des filles-mères
répliques d’île – soleil – oeil de l’ouragan
tintineo de los huesos calentados al blanco
el barrio lleno de muletas
caballos salados de la amargura
los cañaverales como patios de cárcel
el vientre redondeado de las chicas-madres
réplicas de isla – sol – ojo del huracán
→ suivre l’actualité de la poète sur la page Facebook d’Ada Mondès
Ada Mondès invitée au Festival des Voix vives à Sète, édition 2020, le programme est ici : http://www.sete.voixvivesmediterranee.com/ProgrammesFile/6512bd43d9caa6e02c990b0a82652dca.pdf
