On a décroché les étoiles

au ciel des villes électriques

plus le rire des dieux

l’azur ah l’azur des lyriques

s’est dissout dans les hauts fourneaux

là-bas là-bas les nuages

traînent des pluies

jaunes et sales

parfois des oiseaux

abordent encore au couchant

imagine qu’ils se prennent les ailes

dans nos câbles nos lignes nos rails nos machines

l’espace saturé de notre déraison

imagine qu’ils perdent le nord

se prennent dans des nocturnes poisseux

oublient le tremblé de la lumière

à leur passage dans les ourlets du soir

oubliés l’euphorie des crépuscules

les saluts du matin

ciel et terre désertés

nos carcasses

rivées

à la pesanteur

2 octobre 2019

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