Une fois

quelqu’un a habité là

quelqu’un a parlé de cette bouche

quelqu’un a serré une main de cette main

quelqu’un a bougé avec ce corps

et puis un jour

il n’y a plus personne

on ne peut pas dire qu’il est parti

ni où d’ailleurs

pour quel long voyage au pays des rêves ou des oursons roses

ce qu’on dirait peut-être à l’enfant

on ne peut pas dire cet endroit

un lieu informe un trou noir

une cavité d’absence

où tout ce qui a été

se retourne comme une peau

sans chaleur sans parole sans odeur

sans rien

un lieu où tout ça se défait

il y avait quelqu’un

il n’y a plus personne

pas de porte où frapper

pas de mur autre que ce silence définitif

on reste dehors

en dehors de nulle part

il n’y a rien à franchir

 

29 juin 2017

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