BALTIQUE
à Chantal et Gilles
De la fenêtre le lac
Immobile mais vivant
Sous la poussée du vent
On croirait des troupeaux
Lâchés sur un miroir
Nous longeons la folle clairière
Trois pies remettent le monde
A l’endroit d’un trait net
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Attendre la saison
Où les eaux s’ébrouent
De leur torpeur muette
Quand la glace craque et se fend
Dans un chahut d’arêtes où la lumière prend
Attendre ce remuement
Des eaux vives qui triomphent du poids
Par saccades renversements
Brisures cristallines sous le vent
Comme une forme d’espoir
Que quelque chose vient
Dans le regard de glace
D’un homme chaviré
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Un rai de jaune à ras de terre
Des craquements travaillent le lac
Fouillis d’oiseaux à travers branches
Une nuit suffit à recouvrir
Ces éclosions
Neiges et laines à nouveau le paysage
Est une partition aveugle
Jouée toute en blancheur
Le lac s’absorbe
Dans le mutisme de ses eaux
Les chemins estompent leurs traces
Angles et pointes escamotés
On marche dans cette étendue
D’étoupe et d’ouate
C’est comme un tableau
Fragmenté
En bandes et masses compactes
Ou bien un livre d’images anciennes
Des contes du grand Nord
Un lièvre immobile oreilles dressées
Nous regarde
Soudain la neige est bleue
Et c’est le soir
25 février 2017
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