A chaque inspiration, l’air passe par le pont double des narines, s’engouffre sous la carène et défroisse la double corolle des poumons. La nuit, notre chair endormie s’enroule autour de membranes, pétales, sépales. Fleurs étranges et délicates, gonflées de sucs, s’ouvrent et se ferment selon la palpitation de flux secrets, se balancent au bout de tiges translucides, flottantes dans des bassins irrigués d’un entrelacs complexe de canaux. Le monde voyage en nous, immobiles, et nous pousse vers les eaux lentes du réveil, péniches transportant leur jardin.

La revue Phoenix publie dans sa livraison de l’automne 2016 huit poèmes d’Albertine Benedetto.

On y découvrira aussi bien la voix plus affirmée ou plus discrète d’autres poètes et le dossier consacré à Andrea Moorhead, Américaine de la Nouvelle-Angleterre qui écrit en français également.

Geneviève Liautard y fait paraître une belle note de lecture sur Le Présent des bêtes. (Editions Al Manar)

 

 

 

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