Alabanza de nuestra época

A Oswaldo Guayasamin

Pour Ada

Leur cri

comme poing dressé

dans la gorge

mères sans larmes

faces exsangues

oiseaux cloués

sur les portes funèbres

ce jour où

d’une seule larme

a germé le deuil

interminable

Tres de Mayo

Nuit du quatre

Folles de mai

Le massacre des innocents

toujours recommencé

et maintenant Afrin

ces mères hagardes

au milieu de leur vie pulvérisée

et celle que fascine

peut-être l’image sur l’écran

de son fils levé à bout de grue

ainsi l’Iran élève ses poètes

et cette mère Rohingya

échouée sur la berge

ses bras n’ont pas retenu

son bébé qu’on jette dans le brasier

partout ce visage d’obsidienne

à trancher toutes les cordes

pour que tournent follement

les moulins de la douleur

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